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 On aurait cru être tranquille (couple royal)

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3 participants
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Lysandre C. Jefferson
La Chenille au Narguilé.
Lysandre C. Jefferson


Messages : 61
Date d'inscription : 22/11/2009
Localisation : Glissée derrière l'arbre que tu vois là

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MessageSujet: On aurait cru être tranquille (couple royal)   On aurait cru être tranquille (couple royal) EmptyLun 23 Nov - 22:19

    On aurait cru être tranquille (couple royal) 54zmnr On aurait cru être tranquille (couple royal) Hs0x39


    La feuille effeuillée, c'est du passé. Passé bouclé, ficelé, enterré. Ces champignons aux allures de tulipes là-bas sont bien nouveaux. Je n'en ai jamais vu des comme ça. À croire que je suis en veine aujourd'hui, ou que la Nature a décidé de nous combler d'un nouveau joyau de folie ! Enfin la Nature... la Nature.. Je me comprends. Sans moi, cette forme de nature-là ne serait rien du tout. Un matériau dont on ne fait rien. Un bois qui ne devient pas marteau, ce genre de choses. D'ailleurs, le bois n'est pas destiné à devenir outil. Le pire, c'est cette hache pour couper des têtes. Le couple royal n'a aucun goût. Ils auraient du prendre un baton métallique. Un jour, le bois se révoltera, c'est certain. C'est une plante, ça se soigne, ça se tisane, ça se tramontane. Mais ça doit rien faire de néfaste et d'effrayant.

    D'ailleurs, il ne doit rien y avoir d'effrayant. Oh je sais ce que je vais faire de ce champignon-tulipe, oui j'ai ma petite idée. Il faut juste que je vois quelles peuvent bien être ses propriétés. Mais j'ai ma petite idée là-dessus. Oh oui, un violet si éclatant ne peut pas me tromper. Allez, ça ne goûte rien d'essayer, inutile de le faire mariner. Voilà, le couper à la racine comme ça, des deux ongles. Où est donc passée ma petite brosse vermillonnante ? L'aurais-je laissé sur les cheveux d'un drôle ?

    Là, voilà. Brossage, efficacité, toujours. Et croque. Oh, j'en étais sûr. Il faut le faire mariner bien sûr mais cette lueur qui fait jour dans mes yeux. Ne tergiversons pas une minute. Il n'y a plus rien d'effrayant, plus rien. Tout est lumineux. Oh je sais exactement ce qu'il faut lui adjoindre, oh oui exactement... Et pour tous les petits moutons misérables et névrosés, ce champignon marquera la révolution.


    Décoction, incantation, la chenille est nichée derrière son arbre, à même le sol, entourée d'outils en bois plus loufoques les uns que les autres. Un sourire béat s'affiche sur son visage pâle. Voilà bien longtemps qu'elle teste ces nouveaux champignons. Elle ne leur a pas trouvé de noms, aux anti-peurs. Elle s'allonge. Si on était dans un autre monde, elle se croirait dans un clip des Beatles. Mais même Alice ne les connaît pas alors que voulez-vous.. Elle n'en sort jamais de sa torpeur, et ce pour son plus grand bonheur évidemment. C'est fou comme être libéré de toutes contraintes ouvre la voie à tant d'initiatives... Son corps frémit encore de toutes ces libertés, d'ailleurs.

      « Bonjour ma Reine, permettez que je vous offre ce potiron gigantesque fraîchement arraché. »


    Tiens, un obséquieux personnage de plus. Mais ce n'est pas le trémolo de celui-ci qui vient interrompre le flux d'idées de la chenille. Non, c'est la signalisation soudaine d'un individu particulier. "Ma Reine". Sa Reine aussi à elle, la chenille. Son étrange reine. Lysandre envisage une délocalisation temporaire. Dieux sait qu'a priori la divine ne s'occupe pas des avancées de son petit commerce, mais inutile de dévoiler les prototypes fabuleux à quelqu'un qui a le bras aussi long.

    C'est l'affaire d'un instant, de débroussailler le parterre et d'effacer les traces de l'activité fulgurante. Une seconde ou l'équivalent en grammes d'or, et la terre est lisse comme un caillou sur lequel on aurait baisé toute la nuit. Et quoi, maintenant ? Aller la voir, cette reine ? Oh, c'est diablement tentant. Enferal quasiment. Mais ce qui perturbe notre chenille, c'est que la reine n'a rien répondu à l'homme des sous-bois. Et donc deux hypothèses peu complexes : soit elle n'a pas entendu, auquel cas Lysandre ne risque rien à tenter sa chance, soit elle est de mauvaise humeur, auquel cas la chenille risque de se faire rabrouer. Et de cela, nul envie.

    Aujourd'hui est une journée radieuse. On est tout à ses ordres, on se plierait en huit pour avoir la recette du nouveau thé, et elle a même eu l'occasion d'effleurer le Chapelier de ses mains gantées pour l'occasion, en fin de matinée. Inutile donc de se jeter dans la gueule du loup si c'est pour se faire remettre à une place qui n'est pas la sienne.

    Est-ce la fréquentation de l'Huître ? La Simili-Tortue qui s'approche vers elle dans un drôle d'accoutrement, ce qu'elle souhaite fuir à tout prix ? En tous les cas, la fumée personnifiée vient de pointer le bout de son nez. Et là, coïncidence particulièrement inouïe : la Reine relève le sien, et on croirait presque que les morceaux de ses lèvres ont esquissé un sourire. Peut-être est-un éclat de l'ironique Soleil. Mais peu importe, la confrontation avec ce joli minois ne laisse plus de répit avec la chenille : il va falloir s'amuser.

      « Ma Reine, seule ainsi en ces contrées, visitant son petit monde ? Vous pourriez y faire de biens étranges rencontres... à commencer par moi-même mais au fond nous nous divertissons. »


    Et sans daigner expliquer qui est inclus dans ce "nous", sans préciser si la chenille parle soudain d'elle à la troisième personne ou bien englobe le monde tout entier, elle vient se poster sous les narines de la belle. Que voulez-vous, l'effrayant et le respect tout avec a disparu des principes de la chenille. La cause ? C'est violet, ça ressemble à une tulipe, mais c'est un champignon. Lysandre réitère son affirmation. "Nous nous divertissons, au fond." Ca s'appelle quémander une réponse, ou je ne m'y connais guère.
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Rosemary Cartwright
HEARTQUEEN; OFF WITH YOUR HEAD !

Rosemary Cartwright


Messages : 177
Date d'inscription : 15/11/2009

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MessageSujet: Re: On aurait cru être tranquille (couple royal)   On aurait cru être tranquille (couple royal) EmptyMar 24 Nov - 18:43

    « Mais ... mais votre majesté c'est la règle : vous ne pouvez sortir seule. Il y a tant de dangers au dehors, tant de vils personnages ! Il est de mon devoir de ... »
    « ... te taire. Je connais les règles pour les avoir édictées moi-même misérable insecte. J'ai pourtant fait preuve de patience, je t'ai offert la chance de déguerpir et de conserver la vie sauve mais il semblerait que mes chères cartes tiennent de moins en moins à la vie par les temps qui courent. Cette tendance suicidaire m'inquiètes vois-tu ? A vrai dire je me sens un peu coupable ... »
    « Oh non votre majesté ! Vous ne devez surtout pas vous rendre responsable de ... »
    « Merci, tu m'ôtes un lourd poids sur le cœur. Je n'ai plus à avoir de scrupule quant au châtiment que je vais maintenant t'infliger. Emmenez-le. Et trouvez-moi un nouveau trois de trèfle qui ne soit pas un crétin fini. »
    « Oui votre majesté. »

    Et elle quitta le palais sans autre forme de cérémonie avec pour seule escorte son suprême égo. Ce genre de scène était quotidienne et personne ne s'étonnait plus d'entendre les cris d'un malheureux former un écho pathétique dans les couloirs de marbre. Rosemary, quant à elle, restait parfaitement impassible, son cœur froid imperméable aux supplications vaines de ses sujets pourtant fidèles jusque dans la mort. Après tout, ils n'avaient qu'à s'en prendre à eux-mêmes. Était-ce si difficile d'être transparents ? Ce qui était agaçant avec ces jeunes présomptueux, c'était qu'à un moment ou un autre, ils imaginaient que leur misérable couche accordée à la résidence leur permettaient de s'adresser à elle comme s'ils avaient gardé les mome-rath ensembles. Ridicule. D'où les exécutions. La reine était connue pour son esprit pragmatique.

    Ravie de voir que sa présence faisait toujours son petit effet, Rosemary évoluait avec grâce sur le sentier rose, un léger sourire aux lèvres. On s'écartait à son passage, courbettes et formules de politesses outrancières se multipliaient devant la dame en rouge qui ne leur accordait pas même un battement de cil. Sans même s'en rendre compte, elle se retrouva du côté du jardin et son sourire s'élargit automatiquement. Elle avait toujours considéré cet endroit séduisant comme un terrain de jeu particulièrement attrayant. Il était en effet peuplé d'êtres plus narcissiques les uns que les autres et elle en soupçonnait même certains de surestimer leur statut. Une joyeuse bande de rivaux en somme ... sauf si l'on considérait qu'ils n'avaient aucune chance, absolument aucune. Quoi qu'il en soit, la jolie brune s'introduisit à l'intérieur et atteint le rosier en quelques minutes, saluée de ci de là par de vaines fleurs guindées. Elle eu même le loisir d'ignorer superbement la proposition d'un individu sans intérêt avant d'apercevoir une nouvelle tête. Pas si nouvelle que cela d'ailleurs, mais Rosemary n'avait pas vraiment prévu de croiser la chenille à cet instant. Elle fit semblant d'ignorer son petit manège de nettoyage rapide mais ne pu réprimer un rictus fugace. Elle avait beau avoir toutes les raisons du monde de la haïr, la reine de ces lieux ne faisait pas exception : la chenille l'intriguait. Un peu. D'ailleurs la jeune femme en question du se sentir observée puisqu'elle vint enfin à sa rencontre.

    « Soyons raisonnables, de qui pourrais-bien avoir peur ? S'il y a une personne à craindre ici, c'est moi, ai-je tord ? »

    Elle parlait toujours de ce ton détaché, presque léger, mais la menace était à peine déguisée, toujours. Pourtant Lysandre était une privilégiée, l'une des rares personnes qui pouvaient se permettre tout et n'importe quoi comme des petits trafics douteux qui tournaient carrément à l'économie de masse, pour la simple et bonne raison qu'elle avait l'entière protection du roi.

    « Nous nous divertissons ... je suppose. Mais parlons de vous ma chère. Il semblerait que vous ayez un beau succès ces temps-ci. On ne parle plus que de vos merveilleuses pilules. Mes chers et tendres sujets craignent plus votre rupture de stock que mon courroux. Surtout ne voyez pas là une quelconque amertume, je constate, c'est tout. Vous faites des heureux jusqu'au palais. Jusqu'à nous en fait. En parlant de nous, j'imagine que vous avez rencontré Zadig récemment. J'étais en train de le chercher en réalité et je me demandais si vous auriez une idée de l'endroit où il pourrait se cacher. Après tout, vous êtes ... amis n'est-ce pas ? »

    Et le sourire carnassier teinté de dédain masquait habilement la frustration. Oh, c'est là que le bât blesse.
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Zadig Cartwright
Le Roi de Coeur.
Zadig Cartwright


Messages : 20
Date d'inscription : 17/11/2009

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MessageSujet: Re: On aurait cru être tranquille (couple royal)   On aurait cru être tranquille (couple royal) EmptyJeu 26 Nov - 1:20

    Dans cet océan de perfection, Zadig ne se contentait pas de nager en toute liberté. Il brillait, et éclairait de sa lumière les créatures enchantées qui osaient s’approcher, motivées par leur égocentrisme si rarement mesuré. D’un geste il pouvait les chasser, d’un autre les faire pleurer. Il pouvait aussi les rendre heureux, dessiner sur leur visage parfait un sourire d’une blancheur aussi éclatante que leur cheveux si soyeux. Mais il ne le faisait jamais. Certains prétendaient que sa perfection se limitait dans sa profonde corruption, mais ils se trompaient. C’est son absence de moralité qui le rendait si parfait. Intouchable, respecté.

    Les têtes se tournaient, son regard se détournait. Exerçant avec plaisir sa supériorité, sa froideur qu’ils savaient si bien vénérer. Sans doute la raison pour laquelle il venait s’attarder dans ce jardin dont la réputation n’était plus à prouver. Il voulait montrer, aux imprudents qui l’avaient oublié, que son charisme continuait d’être trop intense pour être provoqué, pour être défié. Un roi ne peut être égalé, ils le savaient, autant qu’il s’en amusé. Et sous ce soleil brûlant, il n’avait jamais été si agréable de plonger dans leur regard glacé. Entre admiration et jalousie, respect et mépris.

    Un arbre le salua. Sans un regard, perdu dans les feuillages, il grimpa. Les endroits hauts perchés, il les avait toujours aimés. C’est là qu’était sa place, celle d’une évidente supériorité. Le trône du roi, contraint à baisser la tête pour regarder son peuple, capable de l’ennuyer autant que l’amuser. Dans ce jardin aux allures retouchées, leur perfection ne pouvait être niée. Mais elle ne leur permettait pas de s’élever, et les insectes ne pouvaient que gesticuler, malgré leur qualité. Inquiet à l’idée d’être écrasés.

    Et puis il l’a vu voler, cette reine qui l’avait appris à aimer. D’une perfection troublante, égale à la sienne. L’’observer se mélanger à ces insectes était assez troublant. Comme une bande de souris se pressant autour d’une dangereuse lionne. Et puis il y avait ce serpent, si différent, caché sous un masque d’innocente chenille, réputé pour son univers décalqué et ses substances qui l’avaient si souvent fait planer. Elle avait le mérite de savoir se détacher, de l’avoir intéressé. Mais un serpent et une lionne ne peuvent pactiser sans prendre le risque de se blesser. Il était temps de descendre, peu importe l’animal qu’il était, le conflit avait déjà commencé. Et si la guerre devait vraiment s’enflammer, il devait être là, prêt à participer. Prêt à combattre, à s’amuser.

    Une discussion froide s’annonçait, arrosée d’une étrange jalousie sur son lit de mépris. La reine souriait, dans une totale absence de sincérité. Signe que faute de ne pas comprendre le langage de l’honnêteté, le roi se devait de prouver sa plus remarquable subtilité. Comme pour cacher une vérité incapable de blesser. Répandre le doute, l’anarchie et l’incompréhension est un don si rare qu’il serait imprudent de ne pas en profiter.

    - Tu ne m’as pas vu briller, ma chérie ? Moi je t’ai vu, rayonnante de beauté.

    L’égocentrisme est un mode de vie dont il est facile de s’habituer, tellement justifié de la part du couple royal, et définitivement incapable de choquer dans ce jardin dans l’orgueil n’a jamais su se faire discret.

    - On s’offre les services de cette fameuse chenille, aux pattes pleines de surprises colorées ?

    Qu’il est brandit l’inconnu drapeau de la paix, ou jeté une allumette prêt à tout enflammer. Le roi était là, et avait hâte de brûler. Sans réellement savoir s’il voulait assister à un combat ensanglanté, ou si un rare sentiment de pacifisme l’avait cette fois inondé. Et le soleil qui continuait de briller paraissait bien trop chaleureux pour faire preuve d’une réelle honnêteté.
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